Impressions graphiques : tests de recyclabilité

Une des voies de fin de vie des impressions graphiques (journaux, magazines, impressions numériques, etc.) est le recyclage de ceux-ci, appelé également désencrage. Il s’agit alors :

• D’individualiser les fibres (test de repulpabilité)
• De limiter l’impact des particules collantes connue sous le terme « stickies » (source de défauts optiques, d’encrassement sur les machines à papier voire des casses sur celles-ci ou lors de la transformation du papier produit)
• D’éliminer les particules d’encre ou de décolorer les colorants présents afin de rétablir un niveau de blancheur suffisant afin que la pâte désencrée obtenue soit utilisée pour la fabrication de nouveaux papiers graphiques.

De tels tests s’adressent aux donneurs d’ordre, imprimeurs, fournisseurs de colles, d’encres, de presses d’impression afin de connaître le comportement de leurs produits lors du recyclage par désencrage. Ils peuvent être requis pour l’obtention d’éco-labels (Ange Bleu, EU Ecolabel ou SWAN) ou pour s’affranchir de malus dans les barèmes écodifférenciés pour les impressions graphiques.

Dans le cas de papier traités résistant à l’état humide, la bonne repulpabilité est validée selon le test PTS RH qui met en oeuvre une étape de pulpage à haute concentration avec la liqueur de désencrage. Le niveau d’individualisation des fibres est contrôlé suite à un classage dans un Somerville. La quantité collectée sur les grilles doit être inférieure à 5% pour que le papier soit déclaré repulpable.

La conduite de tels essais est réalisée en suivant le protocole définit par la méthode INGEDE 12 où les particules de colles sont révélées et quantifiées. A partir de ces paramètres, un score de potentiel d’élimination des adhésifs est calculé selon le schéma défini par l’EPRC (European Recovered Paper Council). Un score supérieur à 71 pts correspond à une application de colle ayant un bon taux d’élimination.

Dans un permier temps, il est vérifié que l'application de la colle potentiellement hydrodispersable le soit réellement : la colle ne doit pas conduire à des macrostickies (déterminé à l’aide de la méthode INGEDE 12) et le taux de dispersabilité mesuré via les substances dissoutes et colloïdales libérées doit être supérieur à 85%. Si c’est le cas, la quantité additionnelle de matières dissoutes et colloïdales est évaluée via la demande chimique en oxygène (DCO) et demande cationique. Les risques d’agglomération incontrôlée de ces substances sont évalués (agglomération sous l’effet de cisaillement et en présence d’ion calcium) ainsi que la possibilité de contrôler ces colloïdes via un test de coagulation. Une colle est alors considérée comme hydrodispersable si le taux de dispersion atteint 85% et si le score d’impact est supérieur à 80%.

La conduite d’un test de désencrabilité par flottation est réalisée selon la méthode INGEDE 11 qui va s’intéresser à la luminosité, la teinte rouge/verte et la quantité de particules d’encre de taille supérieure à 50μm mais également à des paramètres du procédé qui sont l’indice d’élimination de l’encre et la coloration des eaux du procédé. A partir de ces paramètres, un score de désencrabilité peut être calculé selon le schéma défini par l’EPRC (European Recovered Paper Council). Un score supérieur à 71 pts correspond à un imprimé se caractérisant par une bonne désencrabilité. Il est à noter que pour certaines technologies d’impression, cette note n’est valable que pour l’association papier/encre testée.

Les encres à base de colorant tout comme les colorants utilisés pour les papiers teintés en masse ne sont pas éliminables par une étape de flottation alors qu’ils peuvent impacter fortement la blancheur de la pâte. Cependant, des tests de décoloration simulant un blanchiment au peroxyde d’hydrogène et un blanchiment à l’hydrosulfite peuvent être réalisés pour démontrer que les colorants utilisés sont potentiellement décolorables. Le test correspondant est réalisé selon la norme ISO 21896.